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Rangaku
25 février 2020

Fondateur de la célèbre école privée

Fondateur de la célèbre école privée Tekitekisai-juku「適々斎塾」d’ Ôsaka, SAEKI Akira 佐伯章, plus connu sous son nom de courtoisie OGATA Kôan 緒方洪庵 adopté à l’occasion de son séjour à Nagasaki (en 1836), avait tout d’abord étudié la médecine à Ôsaka avec NAKA Ten’yû 中天遊 (en 1826), puis à Edo (de 1831 à 1835) auprès de TSUBOI Shindô 坪井信道 et d’UDAGAWA Genshin 宇田川玄真. Il ouvrit sa propre école de retour de Nagasaki en 1838, lorsqu’il entama sa brillante carrière de médecin et d’éducateur (voir Appendice : Autour d’OGATA Kôan 緒方洪庵).

Comme de nombreux autres rangakusha, Kôan laisse lui aussi un éloge d’HIPPOCRATE, copie du poème calligraphié par Shindô (voir supra, version H).

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 On ignore les circonstances dans lesquelles Kôan, qui a calligraphié cet éloge en 1854, a eu connaissance de la poésie de son maître Shindô (décédé en 1848). Les deux hommes restés en correspondance après le départ de Kôan rentré à Ôsaka, Shindô lui a-t-il envoyé une lettre qui reproduisait le poème (présumé de 1839 - 1840) ? Ou bien le lui a-t-il montré lors de son passage dans le Kansai 関西 en 1841, au cours de la soirée passée avec son ancien élève (ils dînèrent ensemble) qui l’avait accueilli à Ôsaka ? Ces questions restent sans réponse. On sait par contre pour qui Kôan a rédigé sa calligraphie. Comme l’indique la signature, elle est dédiée à son ancien élève TSUDA「... 津田生 ...」. 

TSUDA Junzô 津田淳三 est connu pour avoir joué un rôle majeur dans le développement de l’enseignement de la médecine occidentale de sa région natale. Junzô était le second fils NAGAYA Kensaku 長屋権作, un important vassal de la famille YOKOYAMA 横山 du puissant fief (domaine) de Kanazawa 金沢藩 Kanazawa-han, aussi appelé Kaga-han 加賀藩 (actuelles préfectures d’Ishikawa 石川 Ishikawa-ken et Toyama 富山 Toyama-ken). Adopté à 16 ans par le médecin du fief, TSUDA Shôkei (?) 津田昌渓谷, il part pour Kyôto étudier le confucianisme (sans grande conviction), puis à 25 ans il entre au Tekijuku de Kôan où pendant trois ans il apprend la médecine et le hollandais. Pour parfaire sa formation, il voyage ensuite dans l’ouest du Japon, Chûgoku 中国et Kyûshû九州, et revient à Ôsaka, Kôan lui a confié la place devenue vacante de « principal » du Tekijuku. Il y restera trois années avant de rentrer à Kanazawa, vivre difficilement de la maigre pension qu’on lui alloue. Ses compétences enfin reconnues, il est nommé médecin du fief et traducteur de l’école militaire de style occidental nouvellement créée, le Sôyûkan「荘蝤館」. Il ouvre aussi un dispensaire de vaccination, poursuit ses travaux de traduction et occupe finalement le poste de professeur à l’école de médecineKanazawa-han igakukan「金沢藩医学館」fondée en 1870.

Junzô a définitivement quitté le Tekijuku autour de l’année 1854 et c’est à l’occasion de son départ que Kôan lui a offert le poème en forme d’éloge de Shindô, sans doute dans l’intention de transmettre à l’un de anciens et meilleurs élèves (dont il attendait beaucoup) l’esprit de sacerdoce qu’avait animé son propre maître.

 

Lui aussi médecin du fief de Kanazawa, TAKAMINE Genriku (ou Genroku) 高峰元稑 entama des études de médecine auprès de KOISHI Genzui 小石玄瑞à Kyôto en 1843, puis à Edo en 1845 il entra au juku de TSUBOI Shindô. Il revient quatre années plus tard à l’âge de 23 ans, à Takaoka 高岡 sa ville natale dans la préfecture de Toyama 富山. En dehors de son savoir médical, ses connaissances en chimie, science à l’époque encore à ses débuts et que l’on désignait sous le nom de seimi  舎蜜, lui valent alors (en 1855) d’être nommé au département de chimie du Sôyûkan「荘蝤館」, il s’y occupe de traductions, d’expériences et de pharmacie. Comme son confrère TSUDA Junzô, il enseignera plus tard à l’école de médecine (Kanazawa-han igakukan), puis sera nommé médecin attitré de la maison du seigneur de son fief et en 1880 terminera à la tête de l’hôpital de Toyama (préfecture d’Ishikawa) 石川県富山病院 Ishikawa-ken Toyama-byôin

TAKAMINE Genriku est l’auteur d’un éloge écrit à la plume et rédigé en hollandais au-dessus d’un portrait en couleurs sur papier qui représente HIPPOCRATE tel que l’avait dessiné au départ ISHIKAWA Tairô 石川大浪 (voir T-1). Le portrait n’est pas signé, seule l’éloge porte une date : 1857. 

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La signature (TM: Genlik) est facilement identiable : TAKAMINE Genriku et le texte, - qui, comme nous l’avons déjà vu, est un aphorisme du médecin romain CELSE (Aulus Cornelius CELSUS) -, reprend mot pour mot celui que DOEFF avait écrit au-dessus du portrait peint sur soie en 1810 par SAKAI Hôitsu 酒井抱一 (cf. supra, T-4). 

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La date cependant est curieuse, notée « Decem : Jar 7 Kâeij of janú : 1857. », elle se lit : “ année 7 de Kaei, janvier 1857 ” , or la septième année de l’ère Kaei 嘉永 correspond en fait à l’année 1854. TAKAMINE s’est donc trompé dans son calcul. Le nom de l’auteur du portrai (un artiste de la ville de Takaoka ?) nous est inconnu, de même que l’original qui a servi de modèle (le portrait étant à l’évidence une copie). Il pourrait s’agir de cette gravure qui porte elle aussi l’aphorisme de CELSUS redigé de la main d’UDAGAWA Yôan 宇田川榕庵  (voir T-26 et T-27).

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TAKAMINE avait envoyé le portrait à l’un de ses condisciples du juku de KOISHI Genzui 小石玄瑞 à Kyôto, le médecin ranpô-i NISHII Mitani  西井三谷, qui fut parmi les premiers à promouvoir les études hollandaises et la médecine de style occidental dans sa région, à Himi 氷見 (une ville de la préfecture de Toyama).

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