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Rangaku
13 février 2020

Très tôt formé au confucianisme et aux études

  Très tôt formé au confucianisme et aux études chinoises, le médecin SHINGÛ Ryôtei 新宮涼庭 quitta Kyôto en 1810 en direction de Nagasaki qu’il n’atteignit qu’en 1813 après plusieurs arrêts chez des confrères rencontrés en chemin. À Nagasaki, il apprit le néerlandais, se forma à la médecine hollandaises auprès de YOSHIO Gon’nosuke吉善権之助 et s’initia à l’astronomie. De retour à Kyôtô en 1818, il s’installa l’année suivante près du Nanzenji 南禅寺 (temple bouddhiste zen, école Rinzai  臨済宗 rinzai-shû) où il pratiqua son art et gagna en réputation. En 1839, il ouvrait le Junseishoin「順正書院」, véritable foyer intellectuel, à la fois école de médecine et « salon », fréquenté par nombre de savants et d’érudits de l’époque. SHINGÛ Ryôtei et KOISHI Genzui 小石元瑞, on l’a vu, comptent parmi les grands noms de la médecine et du rayonnement culturel de Kyôto.

Ryôtei laisse aussi un éloge à HIPPOCRATE (non daté, et sans doute en illustration d’un portrait disparu) dont il en existe deux versions :

-       l’une était en possession du médecin TAKEMI Tarô 武見太郎 (décédé en 1983), 

-       l’autre insérée à la page 18 du numéro 69 de la revue Onchi Idan『温知醫談』(revue de médecine kanpô) est conservée à la Bibliothèque nationale de la Diète 国立国会図書館 Kokuritsu kokkai toshokan, à Tôkyô. 

La formulation diffère mais le sens reste identique.

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HORINOUCHI Sotodô 堀内素堂, né à Yonezawa 米沢 (actuelle préfecture de Yamagata 山形県 Yamagata-ken), est envoyé à Edo à l’âge de vingt ans (en 1820) ; il suit l’enseignement (kangaku 漢学, études chinoises) du confucianiste KOGA Kokudô 古賀穀堂, puis devient l’élève d’AOCHI Rinsô 青地林宗 et de SUGITA Ryûkei 杉田立卿 qui lui enseignent la médecine (école hollandaise). À son retour, deux ans plus tard, il est nommé médecin du seigneur de son fief d’origine, Yonezawa-han 米沢藩. 

Sotodô est connu pour avoir, le premier au Japon, traduit un ouvrage occidental de médecine pédiatrique : le Yôyô seigi『幼幼精義』(écrit en sino-japonais, kanbun漢文, publié en 1843, 1845 et 1848). Il s’agit de la traduction de Waarneemingen over de natuurlijke en ingeënte kinderpokjes, over verscheidene ziekten der kinderen, en zowel over de geneeskundige behandeling, als over den leefregel der kinderen. Naar de 3e verm. uitg. uit Hoogd. vert door Jan Adr. Saxe. Utrecht, 1802., version hollandaise par Jan Adriaan SAXE de l’original allemand Bemerkungen über die natürlichen und inoculirten Blattern, verfchiedene Kinderkrankheiten, und fowohl medizinifche als diätetifche Behandlung der Kinder (3e édition, 1798, Berlin) de Christoph Wilhelm HUFELAND. 

Lindor SERRURIER, page 249 (numéro 1085) de sa Bibliothèque Japonaise, Catalogue raisonné des Livres et des Manuscrits japonais [cf. Bibliographie], note ainsi l’ouvrage :

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Disparu la même année que Ryôtei (en 1854), Sotodô qui est aussi un habile poète composa un lüshi 律詩 (cf. Supra) en hommage non pas au seul HIPPOCRATE, mais célébrant les quatre grandes figures tutélaires de la médecine, évoquées précédemment :

-      大已貴尊 Ôanamuchi no mikoto , 少名彦尊 Sukunahikona no mikoto

       神農 Shennong (Shin’nô) et HIPPOCRATE(Hipokate 依ト加得).

Comme mentionnée pour Ryôtei, on trouve dans la revue Onchi Idan『温知醫談』(numéro 69, page 18) un reproduction du poème-éloge de Sotodô et dont on a perdu la trace. 

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La première ligne nous indique qu’il illustrait un portrait des quatre grandes figures de la médecine :「或図 ….  像求賛」. Les   « vers » (de cinq caractères) qui suivent soulignent en outre qu’il n’y a pas lieu de faire de distinction entre ces personnages, ils partagent les mêmes attributs et sont de même nature :「術何論夷夏」et「方豈問古今」. 

Rappelons que Sotodô, médecin ranpô-i, partisan d’une médecine moderne qu’il aida à divulguer au Japon, se devait d’affirmer sa position vis-à-vis de la médecine traditionnelle kanpô, laquelle fut bientôt supplantée par sa rivale occidentale à l’école médicale de son fief.

 

  Second fils de MORITA Hosan 森田甫三, médecin kanpo-i de Kamomachi (ou Kamochô) 加茂町 dans la province d’Echigo 越後 (actuellement préfecture de Niigata 新潟県 Niigata-ken), MORITA Sen’an 森田千庵 étudie tout d’abord la médecine kanpô avec son père. Alors qu’il n’a que 14 ans, il obtient l’autorisation paternelle poursuivre des études à Edo, avec OKA Jûan 岡順庵 (?), puis en 1820 (à 22 ans) il se rend à Kyôto où il devient l’élève du ranpo-i ami de son père, FUJIBAYASHI Fuzan 藤林普山. En 1820, au cours d’un second séjour à Edo, il entre au juku d’UDAGAWA Shinsai (Genshin) 宇田川榛斎(玄真)à Edo, se forme également auprès de Yôan 榕庵, et fréquente les rangakusha de la capitale. Il passe enfin un an (1826 - 1827) au Narutaki-juku「鳴滝塾」, l’école privée de SIEBOLD à Nagasaki, et se procure plusieurs ouvrages de médecine et de pharmacopées qu’il ramène dans sa province où il rentre à la mort de son père, en 1828. Très instruit, à la fois médecin, botaniste et zoologue, il est aussi poète (poésie japonaise) et peintre. Plus d’un siècle après la mort de Sen’an (décédé en 1856), le médecin et historien KANBARA Hiroshi 菅原宏découvrit l’esquisse d’un portrait dans les documents laissés par Sen’an. Sur une simple feuille de papier japonais glissée entre les pages de son dictionnaire latin-hollandais, Sen’an a tracé le visage d’un homme, vue de face. Le trait au pinceau reste sommaire, l’ensemble laisse l’impression d’une ébauche et le personnage serait anodin si ce n’était son nom inscrit dans le cartouche qui le présente : HIPPOCRATES. Bien qu’aucune date ne soit mentionnée, Sen’an l’aurait dessiné à l’époque où il se formait auprès de FUJIBAYASHI (ou des UDAGAWA). Sen’an laisse aussi un manuscrit dont un passage laisse penser qu’il avait entrepris une traduction concernant HIPPOCRATE, qualifié de Prince (roi) des médecins et qu’il prend par erreur pour un Hollandais.

「予得和蘭医王ヒッポカラテス之死生辨。」

À l’époque, des écrits (en hollandais) sur HIPPOCRATE circulaient effectivement au Japon, mais l’original de cette « Introduction au traité sur la mort et la vie du Prince hollandais des médecins » n’a jamais été retrouvé.

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