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Rangaku
25 février 2020

Appendice Autour d’OGATA Kôan 緒方洪庵 Second fils de

Appendice

Autour d’OGATA Kôan 緒方洪庵

Second fils de SAEKI Sezaemon 佐伯瀬左衛門 (44 ans) et de Kyau キャウ (35 ans) née ISHIHARA 石原, OGATA Kôan  緒方洪庵 naquit le 13 août 1810 dans une famille de guerriers du fief d’Ashimori  足守藩 Ashimori-han, de la province de Bitchû 備中国 Bitchû no kuni (actuelle ville d’Okayama 岡山市 Okayama-shi, préfecture du même nom). De constitution fragile (il contracte la variole à l’âge de huit ans, mais en réchappe), Kôan est un garçon au caractère aimable, d’une nature calme et studieuse, peu enclin au métier des armes ; il se tourne donc vers les études : il sera médecin et pédagogue, spécialisé en études occidentales. À 16 ans (en 1826), il accompagne son père à Ôsaka où il s’initie à la médecine occidentale dans le juku de NAKA Ten’yû 中天游, le Shishisai-juku「思々斎塾(思思斎塾)」. Il monte à Edo à l’âge de 21 ans (en 1830) poursuivre sa formation médicale auprès de TSUBOI Shindô, puis au juku d’UDAGAWA Genshin qui, secondé par Yôan et MITSUKURI Genpo  箕作阮甫, le forme aussi à la pharmacopée occidentale. Revenu à Ôsaka à la mort de Ten’yû en 1836, Kôan se rend ensuite à Nagasaki approfondir ses connaissances en hollandais comme en médecine. Il y reçoit notamment l’enseignement de Johannes Erdewin NIEMANN, directeur du comptoir hollandais de Dejima 出島 de 1834 à 1838. De retour à Ôsaka en 1838 (il a 29 ans), il commence à exercer à Kawaramachi 瓦町 où il ouvre dans le même temps un cours d’études hollandaises, le Tekitekisai-juku (Tekijuku)「適々斎塾(適塾)」. 

Cette même année 1838, il épouse Yae (17 ans), la fille d’OKUKAWA Hyakki 億川百記, son ancien condisciple au juku de NAKA Ten’yû qui s’est lui aussi installé comme médecin à Ôsaka et fait commerce de médicaments. Les familles OGATA et OKUKAWA, en grande partie par l’entremise de Yae, entretiennent de bonnes relations et Hyakki, dont les affaires prospèrent, aide financièrement son gendre peu fortuné. Kôan, excellent médecin mais encore à ses débuts n’a que peu de patients et le couple vit chichement. Hyakki lui avancera l’argent nécessaire à son voyage à Nagasaki. Yae de son côté fait preuve d’un dévouement exemplaire, un épisode célèbre raconte qu’elle vendit ses ceintures de kimono, obi 帯, pour acheter un baquet qu’elle entoura de planches afin que Kôan, malade, puisse prendre des bains chauds. Elle se montre de même chaleureuse, maternelle envers les pensionnaires du Tekijuku, qui lui resteront très attachés. Elle seconde aussi son mari dans la gestion de leur école qui attire de plus en plus de d’élèves ; bientôt ce sont 50 pensionnaires qui s’entassent au second étage (chacun ne disposant que d’un tatami !). L’établissement devenu trop petit, ils s’installent alors à Kashomachi  過書町 (en 1845). Tant pour l’enseignement dispensé par Kôan que pour l’accueil réservé aux nouveaux élèves, le Tekijuku gagne en popularité et sera célèbre dans tout le Japon. 

Appelé à Edo par le Bakufu en 1862, Kôan, nommé médecin attitré de la famille du Shôgun, est placé à la tête de l’Institut shogunal de Médecine occidentale「西洋医学所」Seiyô igaku sho. Sa situation s’est nettement améliorée, il peut faire venir sa femme et six de leurs enfants, mais surchargé de travail, écrasé par les responsabilités, il décline rapidement (vomissement de sang et suffocation). Il meurt l’année suivante, vraisemblablement d’un ulcère à l’estomac ou d’une rupture d’anévrisme ; il n’avait que 53 ans.

Kôan laisse d’importantes traductions (le premier traité de pathologie interne publié au Japon, des travaux sur le choléra, etc. Cf. supra), son nom reste associé à la vaccination, pour laquelle il lutta activement, à la promotion des études hollandaises comme au rôle d’éducateur auquel il consacra 25 ans de sa vie. Plus de 3.000 élèves, dit-on, ont été formés par ses soins, plusieurs se distinguerons à l’ère Meiji dont FUKUZAWA Yukichi 福沢諭吉 pour ne citer que le plus célèbre d’entre eux. 

À la mort de Kôan, Yae (42 ans), dans une situation financière précaire, restera encore six années à Edo, récompensée pourtant par l’envoi en séjour d’étude à l’étranger de plusieurs de ses enfants : 

-       Koretaka 惟孝 part pour la Russie en 1865 (il rentrera en 1868),

-       Ichirô 一郎 (un neveu) va en Angleterre en 1866,

-       Koreyoshi 惟準 se rend en Hollande en 1867 (il rentrera en 1868),

-       Korenao 惟直 part pour la France, lui aussi en 1867 (puis en 1868 pour l’Italie).

En 1868, Yae revint à Ôsaka vivre auprès de son fils adoptif (OGATA) Sessai(緒方)拙斎, ancien élève de Kôan et installé médecin dans la maison qui avait servi de premier juku. Après tant d’années d’abnégation, elle connut enfin une vie paisible, entourée de ses enfants, heureuse et fière de la réussite de ses anciens protégés. Femme admirable et respectée de tous, elle s’éteignit à l’âge de 64 ans.

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Sources des illustrations : divers sites Internet consacrés à OGATA Kôan et au Teki-juku.

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Après Meiji, les deux frères Koreyoshi 惟準 et Shûjirô 収二郎 habitèrent avec leur famille dans les bâtiments duTekijuku (Ôsaka Tekijuku)「適塾(大阪適塾)」 , puis de 1924 à 1942 IJIRI Tatsunosuke 井尻辰之助 (1885 - ?) l’emprunta pour ouvrir le Kayôdô byôin「華陽堂病院」. En juillet 1942, le terrain et les bâtiments devinrent propriété de la Nippon Life Insurance Company「日本生命保険相互会社」Nippon Seimei Hoken Sôgo-gaisha, mais le six novembre de la même année, ils furent classés par juridiction du Ministère de l’Éducation et déclarés : « projet de préservation et d’entretien des sites historiques ».

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Notes sur l’Arbre généalogique

-       Le père de Kôan, SAEKI 佐伯 Sezaemon Koreyori 瀬左衛門惟因 ou Sezaemon Kaiô 瀬左衛門快翁, né en 1766 (date de décès inconnue), a eu quatre enfants : une fille et trois fils. L’aîné, Keinosuke慶之丞 ou Umanosuke 馬之助, meurt prématurément, son frère cadet Sezaemon Koremasa 瀬左衛門惟正 ou Sezaemon Kankô (?) 瀬左衛門閑鴻 devient héritier. La sœur de Kôan, prénommée Kichi キチ ou 喜知 ou encore Kichiko 喜知子 épouse le poète et kokugakusha 国学者 HORIKE Norimasa 堀家徳政 (1819 - 1863) ou FUJII Takatsune 藤井高雅 de son nom d’adoption, un penseur orienté vers les classiques japonais (opposé à la domination des textes chinois, confucéens et bouddhistes) et prêtre du Kibitsu jinja 吉備津神社 (sanctuaire shintô dans l’actuelle ville d’Okayama 岡山, dans la préfecture du même nom). Il mourra assassiné, victime d’une erreur suite à une fausse accusation. Kôan est le benjamin de la famille, qui à l’origine portait le nom de OOGA 大神.

-       La mère de Kôan a pour prénom : Kyau (Kya-u) キャウ mais l’on trouve aussi la graphie キョウ Kyô (Kyo-u) .

-       La mère de Yae se prénomme 志宇, la lecture est incertaine, selon les documents elle est donnée pour : Shiu しう ou  Jiyu じゆ.

-       Un doute subsiste sur le nombre d’enfants qu’auraient eu Koretaka 惟孝 et sa femme Tatsu タツ : deux ou trois enfants ? 

-       Koretaka aurait d’autre part adopté sa nièce Hatsue 初枝, fille de son frère Jûsaburô 重三郎 décédé à l’âge de 29 ans. 

-       Les graphies, lectures des prénoms présentent de même des incertitudes.

 

Les sources (nombreux articles et sites Internet) étant peu explicites et parfois contradictoires, l’arbre généalogique reste donc sujet à caution.

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