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Rangaku
12 avril 2019

La Bibliothèque de l’Université

La Bibliothèque de l’Université Waseda「早稲田大学図書館」possède deux kakejiku「掛軸」(rouleaux suspendus) sur lesquels figure une gravure : un portrait d’HIPPOCRATE, copie de l’original d’ISHIKAWA Tairô [voir supra]. La gravure est la même sur les deux rouleaux. Le couvercle de la boîte de l’un d’eux porte un nom : MATSUDA Gengendô-han「松田玄々堂版」, artiste spécialisé dans les estampes, gravures, lithographies, etc. Les portraits ne sont pas signés et sont surmontés d’une phrase en hollandais de la main de Yôan.

スクリーンショット 2019-04-12 18

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La phrase de Yôan est datée de 1839 et il l’a signée de son nom transcrit en hollandais : Wa. Jooan ; son sceau « occidental », la silouhette d’un lion de profil gauche, est également apposé à son paraphe.

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Curieusement, cette phrase est identique à celle qu’Hendrik DOEFF avait inscrite sur le portrait réalisé par SAKAI Hôitsu 酒井抱一 en 1810. La ressemblance va jusqu’à la disposition et le tracé de la date et du paraphe (voir supra). Il est impensable que Yôan ait de son propre chef attribué à HIPPOCRATE une phrase que l’on sait être un aphorisme d’Aulus Cornelius CELSUS (voir supra) ; il a donc dû la recopier telle que DOEFF l’a écrite sur un portrait. Un portrait qui devait se trouver à Edo, lieu de résidence de Yôan à l’époque. À qui appartenait-il et à quelle occasion Yôan en a-t-il eu connaissance ? On l’ignore. 

Par ailleurs, les portraits (gravures) n’étant pas signés, reste la question de savoir qui en est l’auteur. Outre la mention MATSUDA Gengendô-han「松田玄々堂版」sur le couvercle de la boîte de l’un des rouleaux, on lit sur une affichette (lorsque le kakejiku est maintenu enroulé) : Gengendô MATSUDA Yasuoki dôhanga「玄々堂松田保居銅版画」; ce qui laisserait supposer que la gravure est de ce MATSUDA Yasuoki 松田保居. Il s’agit en fait d’une erreur de notation pour MATSUMOTO Yasuoki 松本保居, connu aussi sous le nom de Shodai Gengendô 初代玄々堂, artiste graveur principalement actif à Kyôto et dont le fils MATSUDA Rokuzan 松田禄山, ou Nidaime Gengendô 二代名目玄々堂, également graveur, fera figure de pionnier de l’imprimerie d’art à l’époque Meiji. Pourtant, le style de la gravure ne correspond pas à celui de MATSUMOTO (MATSUDA). Pour la même raison, l’attribution de ce portrait à un artiste de renom à l’époque d’Edo, YASUDA Raishû 安田雷洲, maître de l’estampe, graveur et peintre de style occidental, passe pour abusive. Une dernière hypothèse a été avancée : ne s’agirait-il pas tout simplement d’une gravure de Yôan lui-même, ses talents de dessinateur sont reconnus, et qui se serait essayé à la technique de la gravure ? Séduisante, l’idée ne fait pourtant pas l’unanimité parmi les spécialistes. Cette gravure présente en outre la particularité d’être le premier portrait d’HIPPOCRATE (avec éloge) à avoir été reproduit et diffusé par le biais de l’imprimerie. Il en existe à l’heure actuelle un dizaine d’exemplaires dans tout le Japon : chez des particuliers à Yokota-chô 横田町 (préfecture de Shimane島根), NagasakiTsu 津(préfecture de Mie 三重), ou dans des musées et bibliothèques à Kôbe 神戸(préfecture de Hyôgo 兵庫), Tenri 天理 (préfecture de Nara 奈良), Nagoya,Tôkyô, etc. ; et elle réapparaît à l’occasion chez les bouquinistes. On en connaît enfin une version (imitation apparemment ultérieure à la gravure de Yôan) où les mots de l’éloge sont disposés de façon légèrement différente ; elle n’est pas datée et la signature est indéchiffrable. On y lit pourtant un « S » et l’inscription « sitomi », certains y voient la signature de YASUDA Raishû 安田雷洲 ? 

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