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Rangaku
14 avril 2021

Les origines de quelques illustrations - les

Les origines de quelques illustrations 

- les illustrations de racines de plantes (vue extérieure) dans Figs. 1, 2 et 3 correspondent à T. 1 (différentes sortes de racines) de l’ouvrage de Nicolaus JACQUIN, Nicolaus Joseph Edlen von Jacquin’s Lehrers der Kräuterkunde an der hohen Schule zu Wien, Anleitung zur Pflanzenkenntniß nach Linné’s Methode. Zum Gebrauche seiner theoretischen Vorlefungen. Wien, bey Christian Friederich Wappler. 1798. Une copie manuscrite partielle et en allemand par Yôan, conservée à l’université Waseda porte le titre : Nikolaus Joseph Edlen von Jacquin’s Lehrers der Krauterkunde an der hohen Schule zu Wien Antleitung zur Pflanzenkenntniß Nach linne’s methode. Wien. 1798. [cf. Supra et Infra]

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l’illustration de racines en coupe dans Fig. 3 : d’après Tab. XVI, f. 1 et f. 2 de Nehemiah GREW, The Anatomy of Plants, 1682 [cf. Supra] ; il s’agit de la racine de l’Artemisia absinthium, l’absinthe ; Wormwood dans l’ouvrage de GREW et nigayomogi  ニガヨモギ(苦蓬, 苦艾)dans le vocabulaire japonais actuel. Yôan choisit la notation : (racine de) arusemu 亞爾鮮 アルセム(根), du hollandais Absintalsem.

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- l’illustration des structures de feuilles dans Fig. 4 : d’après Marcello MALPIGHI, Anatome Plantarum, 1675, [cf. Supra].

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- l’illustration du champignon dans Fig. 6 est tirée de 21-22 dans Tab. I, Abt. 1, TI. 2, de l’ouvrage de Kurt SPRENGEL, Kurt Sprengel’s Anleitung zur Kenntniss der Gewächse, Zweite, ganz umgearbeitete Ausgabe. Erster Theil. (Mit zehn Kupfertafeln.) Halle. bei C. A Kümel. 1817. [cf. Supra]. Dans le corps du texte, Yôan emploie le terme 蕈笠 shinryû (noté avec la lecture カサ kasa ; actuellement remplacé par le caractère 傘 de même lecture) pour présenter le “chapeau” (piléus) du champignon Agaricus décrit par SPRENGEL. La famille des Agarics, ou Psalliotes, comporte de très nombreuses espèces. Il s’agit ici de l’Agaricus Pluteus Pers.

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- l’illustration dans Fig. 9 est copiée de PLATE IX (LETTER XIII.) Fig. 2, Dactylis glomerata, du Thirty-eight plates with explanations intended to illustrate Linnaeus’ system on vegetables and particularly adapted to the letters on the elements on botany, London, (1778), de Thomas MARTYN. La gravure originale est de l’artiste naturaliste britanique Frederick Ploydore NODDER. Dactalys glomerata, le dactyle pelotonné (ou aggloméré) a de nombreux noms vernaculaires : chiendent-à-bossettesherbe des vergerspatte-de-lièvre, pied-de-poulefenasse-à-boton, etc. Parfois appelé kinu-ito-sô 絹糸草, son nom japonais actuel est kamogaya 鴨茅, traduction fautive de l’anglais cock’s-foot grass(notre pied-de-poule) avec erreur sur le mot cock pris pour duck (canard 鴨). Pour graminée (l’actuelイネ科 ine-ka), Yôan adopte la notation 禾本 (hé běn lecture chinoise, kahon かほん en lecture japonaise) et l’accompagne des rubi ガラス garasu (pour le holl. Gras = graminée). Il note (en-dessous) : hondosu garasu ホンドスガラス , transcription du mot néerlandais Hondsgras pour le Dactylis glomerata

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Dans le corps du texte, explication de sa Fig. 9 et passage concernant le chaume, (Halm en holl.) auquel il fait correspondre le terme d’herboristerie 稈 kan, le mot 禾本 est cette fois mentionné avec la lecture en furigana  ホノルイ honorui.

- l’illustration dans Fig. 13 est aussi une copie de PLATE VIII (LETTER XII), Fig. 3 (a et c), Salvia officinalis. Garden Sage., du Thirty-eight plates with explanations intended to illustrate Linnaeus’ system on vegetables and particularly adapted to the letters on the elements on botany, London, (1778), de Thomas MARTYN. Salvia officinalis, la sauge officinale (aussi appelée herbe sacrée ou thé d’Europe) est connue et utilisée depuis l’antiquité comme plante officinale (préparation de médicaments), culinaire ou simplement ornementale. En japonais actuel, on la dénomme : sêji  セージ (de l’anglais sage) ou yakuyousarubia ヤクヨウサルビア (薬用サルビア sauge médicinale), Yôan lui attribue le nom de 撒爾費亞 (sans lecture, voir note *). Communément appelée sobisô 鼠尾草 ソビソウ (shǔ wěi cǎo, en lecture chinoise dans la publication scientifique『中国植物誌』Chûgoku shokubutsu-shi, anglais Flora China, français Flore de Chine), elle a de nombreux autres noms : soyô 洋蘇, yôsoyô 洋蘇葉, yakuyô sobi 藥用鼠尾, 撒爾維亞, 庭院鼠尾草, 廚房鼠尾草, 達爾馬希亞鼠尾草, 有時也被稱為庭園鼠尾草, etc.

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Note * : 撒爾費亞 est donné avec la lecture saruhiya サルヒヤ, suivie entre parenthèses de la mention(セイジ)seiji [lecture pour l’anglais sage, la sauge], dans le Kokusai saibai benran 『穀菜栽培便覧』, ouvrage paru en 1895, de TACHIBANA Tomoharu 立花寛治, homme politique, promoteur du développement de l’agriculture et créateur de stations expérimentales agricoles.

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- Source : https://dl.ndl.go.jp/info:ndljp/pid/838340

- les illustrations dans Fig. 15 sont tirées de deux gravures du Thirty-eight plates with explanations intended to illustrate Linnaeus’ system on vegetables and particularly adapted to the letters on the elements on botany, London, (1778), de Thomas MARTYN. Titrées pour l’une (1) furinderuburûmu  蛾形花 et pour l’autre (2) ronisera 忍冬花, elles correspondent respectivement, chez MARTYN, à Plate III. 1, 5, 6, 7 et PL. XII., 4.

(1)  furinderuburûmu  蛾形花, PLATE III. LETTER III. PAPILIONACEOUS FLOWERS. Pisum sativum. Garden Pea, (Fig. 1., chez MARTYN). Pour noter ce mot (Pisum sativum, le pois en français, “pois cultivé, pois mange-tout, pois gourmand”, etc.), Yôan choisit le terme 蛾形花 qu’il accompagne des rubi フリンデルブルーム furinderuburûmu, transcription du mot néerlandais Vlinderbloem (Vlinder = papillon, Bloem = fleur, papillionacée). Le composé retenu, 蛾形花, correspond à l’actuel 蝶形花 (chôkeika), 蝶 (chô) étant le papillon (de jour) et 蛾 (ga) le papillon de nuit. 

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(2)  ronisera 忍冬花, PLATE XII. LETTER XVI. PENDANTRIA MONOGYNIA. Lonicera caprifolium. Garden Honeysuckle, (Fig. 4., chez MARTYN). Pour noter Lonicera caprifolium (notre chèvrefeuille des jardins, famille des Caprifoliaceae), Yôan choisit le composé  忍冬花 avec les rubi ロニセラ ronisera pour transcrire Lonicera (le genrede ces plantes appartenant à la famille des Caprifoliaceae). Le terme Lonicera a été créé par C. von LINNÉ en 1753 en l’honneur d’Adam LONITZER, botaniste, naturaliste et médecin allemand dont il a latinisé une variante (LONICER) de son nom. 忍冬花 est en fait le Lonicera japonica Thunb., le chèvrefeuille du Japon, que THUNBERG fut le premier à décrire. L’appellation courante actuelle est suikazura 吸い葛・吸葛 スイカズラ, mais on le connaît sous d’autres noms  : nindô  忍冬  ニンドウ, kinginka  金銀花  キンギンカ, suibana  吸花 スイバナ, et dans différents dialectes : mitsubana  ミツバナ, suisuikazura  スイスイカズラ, mitsusuibana  ミツスイバナ. 

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(a)   Pour pistil, Yôan emploie les composés 心蕋・雌蕋 ; la forme actuelle est : 雌蕊 shizui ou meshibe

Pour le composé 心蕋, Yôan note les rubi  スタムペルネー sutamuperunê, transcription du hollandais Stampertje(terme que l’on trouve chez J. H. KNOOP, mais M. HOUTTUYN emploie pour pistil le mot Stamper, forme toujours en usage en néerlandais moderne). Le caractère 蕋 est un itaiji  異体字 de 蕊.

(b)  Pour étamine, Yôan emploie les composés 鬚蕋・雄蕋 ; la forme actuelle est : 雄蕊 yûzui ou oshibe.

Pour le composé 鬚蕋 (étamine), Yôan note les rubi  ヘルムステール子ー herumusutêrunê, transcription de l’ancien terme hollandais Helmstijltje que l’on trouve chez J. H. KNOOP, N. CHOMEL, et C. G. LUDWIG (sous la forme Helm-Styltje). LINNÉ emploie le terme Stamen (Stamina) qu’avait créé J. P. de TOURNEFORT, et que l’anglais a aussi retenu. On trouve encore d’autres formes, comme MeedraadjesVezelen, chez M. HOUTTUYN par exemple. Rappelons enfin que dans le Taisei honzô meiso 『泰西本草名疏』, ITÔ Keisuke  伊藤圭介 choisit 雄蘂 yûzui pour ce mot étamine (le caractère 蘂 est un itaiji 異体字 de 蕊). Aujourd’hui, le hollandais emploie les termes Meldraad et Stamen.

(c)   Pour stigmate, Yôan emploie le composé 柱頭 qu’il accompagne des rubi  メルク meruku, transcription du hollandais Merk (Bloem-Merk) utilisé par J. H. KNOOP et que l’on rencontre aussi chez N. CHOMEL ; M. HOUTTYUN choisit pour stigmate, le terme équivalent de Stempel, qui est la forme actuellement usitée. Merk et Stempel ont coexisté car ils sont porteurs de sens voisins (Merk = signemarque, s’associe à Stempel = tamponcachetgriffemarque, etc.). C’est dans ce sens de marque que LINNÉ emploiera le latin stigma [marque (au fer rouge)]. En japonais moderne, le composé 柱頭 chûtô est toujours en usage. C’est une création de Yôan qui l’employait déjà dans le Botanikakyô『菩多尼動詞経』[cf. Infra].

(d)  Pour ce que LINNÉ appelle tubus, Yôan emploie le composé 筒子 avec en lecture les rubi  ツヽサキ tsutsusaki. Chez KNOOP, on trouvera Pyp comme chez HOUTTUYN, qui utilise aussi la forme Pypje. MARTYN emploie le simple mot de tube. En japonais moderne, le terme 筒子 (qui peut aussi se lire tôshi) n’est plus usité, il est remplacé par tôbu 筒部 ou par kakantô 花冠筒 (corolla tube, en anglais) que l’on traduira en français par corolle tubulaire ou corollegamopétale (=les pétales unis entre eux forment un tube). 筒子 suivi du caractère 花 hana = fleur(筒子花)correspond alors à l’actuel tsutsujô-kakan 筒状花冠 (tubular, en anglais), dénommé Corollula tubulata chez LINNÉ, Pipjtbloemtjes (fleur en forme de tube) chez KNOOP et simplement Bloemtje ou Bloempje (fleur) chez HOUTTUYN.

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